Les travaux d’entretien des espaces verts peuvent être très gratifiants. En effet, la création d’espaces fonctionnels esthétiques et l’entretien qui va avec sont des sources potentielles de satisfaction personnelle si l’on songe au plaisir et aux avantages du temps en plein air dont les gens profiteront. Mais ce métier est physiquement exigeant. De plus, comme les missions sont souvent exécutées par une seule personne, ce sont de longues journées de travail solitaire en perspective.

Dans cet article, nous approfondissons la question et proposons des conseils que nous espérons utiles sur la gestion des effets physiques et psychologiques du métier de jardinier-paysagiste.

Santé physique

Un métier actif en plein air présente de nombreux avantages par rapport à un travail de bureau sédentaire, tant au plan de la santé que du bien-être général. L’activité physique vous aide à rester en forme et limite le risque de problèmes de santé tels que troubles cardiaques, diabète et obésité. L’air pur, l’exposition à la lumière du jour et l’exercice physique régulier peuvent améliorer la qualité du sommeil par la régulation de votre horloge biologique et participer à la santé mentale par la baisse de niveau de stress et l’élévation de l’humeur.

Les métiers actifs peuvent contribuer à créer une solide constitution osseuse et musculaire, à améliorer l’équilibre et la coordination, mais aussi à accroître les niveaux d’énergie. Néanmoins, il est essentiel d’avoir conscience et de mesurer les risques associés au travail physique, comme les microtraumatismes répétés, les maladies liées à la chaleur ou les chutes. Ainsi, vous pourrez prendre les précautions nécessaires.

 

Le travail d’entretien des espaces verts suppose de lever et transporter, de s’étirer, de se pencher, de se tourner et de tirer et pousser des charges lourdes. Il est donc considéré comme un secteur à haut risque : la Bibliothèque américaine de médecine (NLM), la plus grande bibliothèque médicale du monde, constate qu’une part importante des blessures fréquemment signalées provient des professionnels du secteur des espaces verts.

Les problèmes musculosquelettiques les plus fréquents se situent, dans l’ordre, au niveau des épaules, du cou, des poignets/mains et des lombaires. Près de la moitié des signalements de symptômes touchent plusieurs zones du corps.

Le facteur de risque dominant provient des postures inconfortables accroupies, à genoux et penchées pendant de longues périodes, des efforts intenses et des mouvements répétitifs de balayage, ratissage, ramassage des feuilles, arrosage de la végétation, nettoyage des caniveaux et taille des haies et des arbres. En y ajoutant des semaines de travail de plus de 40 heures et la nécessité d’exécuter les mêmes tâches récurrentes ou pour plusieurs clients au fil des semaines, il est clair que des microtraumatismes répétés peuvent devenir un problème.

Par ailleurs, les efforts physiques dus au métier peuvent se cumuler. Prenons par exemple une tondeuse à pousser : cette seule activité peut consommer jusqu’à 500 calories par heure, soit autant qu’au tennis !

Alors quelle est la solution ?

Posture

Cernez vos limites et ne les dépassez pas. Respectez les principes de la mécanique anatomique et les techniques de levage et de posture pour minimiser le risque de microtraumatismes et la surexploitation des articulations, des ligaments et des muscles. Prenez des pauses pour vous reposer et vous étirer. Une posture adaptée à la tâche en cours vous aidera énormément en réduisant les contraintes sur les muscles, les articulations et les ligaments. Par exemple, une position assise droite sur un tracteur-tondeuse est une simple habitude à prendre, qui peut faire toute la différence sur le long terme.

Blessures dues à un usage incorrect ou à risque des équipements

Pour minimiser le risque de blessure, le port d’équipements de protection individuelle et les consignes de sécurité des matériels utilisés doivent être respectés. Choisissez les outils adaptés à chaque tâche et suivez correctement les procédures d’utilisation en lisant le mode d’emploi des machines ou en investissant dans une formation.

Prévention de l’épuisement

Le maintien de la concentration passe par une bonne hydratation et une consommation de calories adéquate. En gérant votre énergie tout au long de la journée, vous pouvez éviter de vous déconcentrer à côté d’un équipement dangereux ou de souffrir de vision télescopique sur la tâche en cours, qui peut engendrer des accidents. Des pauses régulières offrent du répit non seulement à votre corps, mais aussi à votre esprit.

Conseils supplémentaires :

  • Vigilance à tout instant. Prenez des mesures pour rester vigilant. Concentrez-vous à la fois sur la tâche en cours et sur la situation alentour. 
  • Affûtage des outils. Une lame émoussée demande plus de force pour exécuter sa tâche et accroît le risque de microtraumatismes et de coupures.
  • Bonne connaissance de vos machines. Les souffleurs à feuilles, tondeuses et autres machines à moteur peuvent causer des blessures graves s’ils sont mal utilisés. Veillez à lire les manuels et à retenir les techniques d’utilisation en sécurité de tous vos outils à moteur.
  • Mise hors tension complète. Vérifiez que toutes les lames sont complètement immobilisées et que les outils sont hors tension avant toute opération d’entretien sur des machines.

Exposition à la chaleur et au rayonnement solaire

Comme pour toute activité de plein air, les risques liés à l’environnement doivent être pris en compte et atténués. De longues heures de travail au soleil peuvent se traduire par stress thermique, de la déshydratation, des coups de soleil, voire un coup de chaleur. Ici, la solution est simple : dans la mesure du possible, évitez de travailler aux heures chaudes de la journée, hydratez-vous correctement, portez des vêtements amples de couleur claire et appliquez régulièrement de la crème solaire.

Et comme ce métier se pratique toute l’année, l’autre extrême concerne les périodes de travail par mauvaises conditions météo : pluie, avec ruissellement et pénétration d’eau, et froid, chacun occasionnant son lot particulier de problèmes. Le travail dans ces conditions est salissant, difficile et épuisant. Il est impératif de s’habiller en conséquence. Comme l’admet la sagesse populaire, « il n’y a pas de mauvais temps, juste des mauvais vêtements ».

Santé mentale et bien-être

Au moins une personne sur six développe des troubles de la santé mentale chaque année, mais ces cas sont rarement signalés. Au Royaume-Uni, on a observé que les hommes de 40 à 49 ans appartiennent à la tranche d’âge la plus à risque de connaître des troubles de la santé mentale : cette statistique est en surreprésentation dans le secteur de l’entretien des espaces verts. Un travailleur sur six va connaître des problèmes de dépression, d’anxiété ou de stress au cours de sa vie.

Le stress au travail est un phénomène courant dans tous les secteurs d’activité et malheureusement, l’entretien des espaces verts ne fait pas exception. Il faut être bien conscient des questions de stress au travail étant donnée la nature du métier : travail manuel, activité solitaire, conditions de travail en extérieur et projets difficiles sont tous des facteurs qui peuvent se répercuter sur le bien-être physique et mental.

L’évidence selon laquelle la nature a des effets positifs sur la santé, qu’on attribue aux activités de loisir en plein air, ne s’applique probablement pas si vous travaillez en extérieur. Les préoccupations professionnelles, les questions de sécurité des revenus et les conditions de travail inconfortables ou sans lien social pourraient bien supplanter les avantages de travailler en plein air et dans la nature.

Les facteurs de stress, de dépression ou d’anxiété liés au travail sont typiquement de cet ordre : charge de travail, pression des clients, contraintes financières, délais serrés ou perception de manque de temps, excès de responsabilités et manque de soutien. Un sentiment d’anxiété, de doute, d’isolement, d’épuisement ou d’irritabilité peut donc toucher les jardiniers-paysagistes. Mais ce constat n’est pas surprenant, sachant qu’ils appartiennent à un secteur d’activité principalement constitué de travailleurs indépendants et de petites entreprises.

La maîtrise du stress passe par le bien-être physique, la gestion rationnelle des projets et la prise en compte des questions de santé mentale. Les conseils suivants vous aideront à gérer le stress dans le secteur de l’entretien des espaces verts :

Gestion des finances

L’aspect financier compte évidemment parmi les préoccupations de la plupart des gens. Mais lorsque vous êtes à votre compte, elles sont encore plus lancinantes. La bonne gestion de vos finances au quotidien contribue à faire refluer le stress dans cet aspect de votre activité. Si vous connaissez précisément votre situation financière en fin de mois, vous pourrez voir clairement vos dépenses et les coûts superflus, puis réagir en conséquence. La constitution d’une réserve financière d’urgence pour les jours plus sombres, approvisionnée chaque fois que possible, contribue à dissiper les inquiétudes sur ces questions, car vous saurez affronter plus sereinement les trous d’air occasionnels.

Équilibre de vie

Il est facile de laisser le travail grignoter votre vie. C’est pourquoi vous devez impérativement penser à garder du temps pour vous. Temps de sommeil suffisant, alimentation saine et aménagement de moments de qualité pour des activités plaisantes hors travail contribueront à préserver votre santé mentale et à parvenir à un équilibre de vie sain.

Mise à profit de la basse saison pour vous préparer et apporter des changements positifs

Dans le monde de l’entretien des espaces verts, le printemps et l’été sont des périodes très chargées qui vous laissent peu de temps libre. Lorsque vous avez un moment pour souffler pendant la saison morte, vous devez en profiter pour vous préparer à la prochaine période chargée : de l’élaboration d’un plan marketing à la rationalisation de la facturation, vous pouvez réaliser des changements dont vous pourrez vous féliciter au printemps.

Relationnel en personne et en ligne

Beaucoup de jardiniers-paysagistes travaillent seuls de longues heures. Il n’est donc pas étonnant de développer un sentiment de solitude dans ce métier. Sachez que vous n’êtes pas seul dans cette situation : beaucoup de vos collègues cherchent à tisser des relations avec d’autres personnes partageant les mêmes intérêts. Vous pouvez trouver quelqu’un localement avec qui échanger, mais il existe aussi des communautés en ligne créées pour répondre aux problématiques du métier et proposer une plateforme de partage d’expériences. Lawncare Legends est un exemple de forum en ligne. Son créateur John Ryan, travailleur indépendant dans l’entretien des pelouses, avait remarqué l’impact des questions de santé mentale sur la vie quotidienne des jardiniers paysagistes. Cet espace réservé aux jardiniers-paysagistes encourage ses adhérents à parler ouvertement de leurs difficultés et à s’entraider. Il propose un lieu où présenter son travail, partager ses connaissances et se soutenir mutuellement.

Demande d’aide

Nous sommes conscients qu’il n’est pas toujours facile de parler de ses problèmes, mais n’hésitez pas à demander de l’aide si vous vous trouvez en difficulté. Qu’il s’agisse d’échanger avec votre entourage familial et relationnel ou dans un environnement plus professionnel, par exemple chez un médecin ou dans une association d’assistance à la santé mentale, il est vital à votre bien-être d’accorder la priorité à votre état psychologique.

Le métier de jardinier-paysagiste

L’entretien des espaces verts peut être un métier difficile, mais il est aussi extrêmement gratifiant. Nous savons que vous travaillez dur pour faire tourner votre activité. Mais même si parfois les difficultés s’accumulent, la plupart d’entre vous ne voudrait pas changer de métier ! 

Cela étant, votre santé doit toujours être votre priorité. Nous espérons que vous prenez toutes les mesures nécessaires pour prendre soin de vous. Chez Kawasaki Engines, notre ambition est de vous proposer des astuces et des conseils pour faciliter la gestion de votre activité et maintenir le juste équilibre entre vie professionnelle et vie privée.